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Entretien avec Hélène Etchenique

Hélène Etchenique

Étincelle : Conseillère municipale depuis 2020 dans le groupe d’opposition avec Dominique Lavigne, tu appelles les boucalaises et les boucalais à se rassembler autour d’un projet municipal que tu as l’intention de bâtir avec eux. Comment conçois-tu -aujourd’hui cet engagement pour Boucau ?

Hélène : J’ai 55 ans et j’ai débuté ma carrière professionnelle dans le privé. Puis j’ai intégré la fonction publique territoriale il y a plus de 25 ans. Je peux ainsi dire que je connais bien les rouages d’une municipalité. J’éprouve un fort attachement au service public. Mon engagement politique et citoyen trouve ses racines dans mon éducation familiale et dans l’école. J’ai eu la chance d’avoir une professeure d’histoire qui m’a ouvert l’esprit et développé ma curiosité sur le monde et sa compréhension. Cette soif d’apprendre est toujours présente. Au lycée, la loi Devaquet m’avait indignée. L’injustice, la lutte contre les inégalités, le bien commun étaient déjà des enjeux qui me tenaient à cœur. De là, découle mon engagement syndical et maintenant politique. Aujourd’hui la curiosité m’amène à picorer et à m’intéresser à beaucoup de choses. Mais, il est vrai que la lecture, le cinéma, les concerts ont une place prépondérante. L’économie sociale, solidaire, circulaire aiguise ma curiosité.

Être élue au cours de ce présent mandat et maintenant tête de liste n’est pas le fruit d’une ambition personnelle. Les militants communistes me font confiance mais ma réponse n’a pas été immédiate. Cette décision demandait réflexion car cet engagement est total et entraîne des sacrifices personnels et professionnels.  Mais aujourd’hui, je suis prête.

Étincelle : Quelles sont tes préoccupations ?

Hélène : La situation internationale, les menaces sur la Paix, la violence qui gagne la société, les féminicides sont parmi mes préoccupations, des thèmes qui interpellent la société toute entière.

La perte des services publics m’inquiète car ils sont garants d’égalité, de solidarité. Face aux crises et on l’a bien vu lors du Covid, les collectivités ont été reconnues utiles pour nos concitoyens. Les services publics représentent un enjeu de société décisif. Le besoin de service public est partout : éducation, santé de la naissance à la mort, justice, police, handicap, environnement, énergie, transport… Il est anormal qu’en France par exemple, il y ait des pénuries de médicaments. Les services publics garants d’indépendance apportent des réponses efficaces et pertinentes loin de toute marchandisation. L’intérêt général doit primer y compris à l’échelle de notre commune.

Étincelle : Que comptes-tu changer dans la gestion des affaires municipales ? 

Hélène : Le mal logement est aussi un scandale notamment sur notre territoire. Les inégalités se creusent et les pauvres sont encore plus pauvres à Boucau comme ailleurs. À notre échelle, les citoyens ne se parlent plus, se méfient de l’autre. Chacun espère ne pas être englouti et noyé dans la pauvreté. Auparavant, toutes les catégories socio-professionnelles se rencontraient et dialoguaient. L’ascenseur social est en panne et le déclassement bien réel. L’égalité des chances n’existe pas. Le chômage fait des ravages à tous les niveaux. En France, et dans le monde, l’extrême droite se nourrit de cette misère et de ces désespoirs. Cette situation me préoccupe. Les services publics justement peuvent être un bouclier à Boucau. Et je pense qu’il faut entendre ce que les jeunes ont à dire. J’ai confiance en leur capacité à nous aider à bâtir un monde juste, solidaire, durable et qui leur permettra de gagner en émancipation.

Étincelle : Quels sont les grands chantiers que tu souhaites porter pour Boucau ?

Hélène : Avec l’équipe, je voudrais que l’on oublie l’image de Boucau ville dortoir. Pour cela, il faut repenser l’urbanisation. Elle doit être mieux réfléchie. Il faut travailler sur le cœur de ville, favoriser le commerce de proximité, créer des lieux de rencontres, ne plus opposer le haut et le bas Boucau. Il n’y a qu’un endroit, le Boucau. Transport gratuit, maison de santé, ferme écologique, démocratie participative sont des projets qui me tiennent à cœur. Ces projets ne pourront se faire sans l’aide d’une équipe soudée et des agents municipaux dont la qualité professionnelle et le sens du service public sont indéniables. Bien sûr, le budget sera le baromètre. Et il faudra aller se battre et chercher des moyens financiers chez nos partenaires, à savoir la Communauté d’agglo Pays Basque, le Conseil départemental, régional, l’État et ses différents ministères.

L’intervention citoyenne garante de démocratie et de transparence peut amener des politiques justes pour le bien de tous. Je suis sensible aussi au respect des opinions, des personnes et de leurs diversités qui agissent pour le bien commun au sein du conseil municipal. Ce mandat doit être un mandat du service aux autres.