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Boucau n’échappe pas à la pénurie de médocs

Boucau pénurie de medicaments

Face à ce scandaleux problème, les pharmacies ont un site dédié permettant de diriger le patient vers Labenne, Tarnos, Bayonne ou Anglet, en fait là où la prescription est susceptible d’être délivrée. Cette « rustine » qui constitue un pis-aller matche bien… si la possibilité de déplacement existe !

Par contre en cas de médicament en rupture ou d’ordonnance avec mention « ne pas substituer », c’est la cata. Côté rocambolesque il est arrivé que la délivrance complète de prescriptions ne soit effective qu’après avoir sollicité 4 officines dans 4 villes différentes ! Quant aux pénuries, attribuées parfois au choix des labos de vendre certaines spécialités au Pays le plus offrant, elles peuvent concerner, diabète, épilepsie, produits anesthésiants…

Mais sommes-nous vraiment pris par surprise ? Dès 2019, à la faveur des élections européennes auxquelles il était candidat (liste communiste Yan Brossat), Anthony Gonçalvez chef de l’un des plus importants centres de traitement du cancer en France s’exprimait avec véhémence et conviction : « Je parle tous les jours avec l’industrie pharmaceutique afin d’élaborer de nouveaux médicaments (je ne la diabolise pas). Je n’ai pas de problème avec elle. Mon problème est lié à l’absence de maîtrise publique. On ne peut laisser cette question essentielle à la seule industrie. Pour moi, l’Europe constitue la bonne échelle pour la mise en place d’un pôle public du médicament (…). Si on n’y prend garde le prix des médicaments va devenir un réel problème comme il est déjà aux USA où le prix de l’insuline menace les soins aux diabétiques » …

Ces paroles de 2019, parce que criantes d’actualité, rejoignent bien d’autres inquiétudes. Est-il besoin de rappeler le nombre de décès aux urgences dans des conditions sordides faute de prise en charge suffisante, les dizaines voire les centaines de kilomètres supplémentaires parcourus par les services de secours suite aux fermetures de services d’urgence de proximité ? Ceci est pourtant le sombre tableau du système de santé d’un pays qui se prétend la 6ème puissance économique mondiale alors qu’il est en voie de tiers-mondisation. Que d’attaques aux soins à la santé. Bien sûr on peut s’habituer à cela, comme on s’habitue à trop de choses : guerre, armement, nombre faramineux de victimes. N’empêche, quand le temps des urnes est venu, suicidaire est de regarder ailleurs.

Jean Claude MORLAAS